lundi 7 février 2011

Les 5 pêchés capitaux de MOA

Le cas pourrait constituer le contre-exemple typique de CE QU'IL NE FAUT PAS FAIRE en communication politique... Amalgame, manque d'engagement et effet d'annonce déstabilisante pour le Gabon, le cas AMO relève davantage de la supercherie que du réel putsch !! L'intention était bien là mais le peuple gabonais a su où était son intérêt : respecter la Constitution d'un Etat de droit avéré depuis plus de 50 ans !

Pour que le cas AMO fasse date dans les tentatives ratées de prise de pouvoir abusives et illégales......

Tous les spécialistes de sciences politiques ont essayé d’analyser tous les contours de l’acte posé par MBA OBAME la semaine dernière. La réponse est la même, le cerveau d’AMO ne répond plus correctement. Dans son attitude, sa façon d’être et son agir communicationnel, c’est un tout un panel d’erreurs qui, à les regarder de près, s’excluent des conventions normatives d’un discours élaboré. Pour un cerveau qui se réclame de la perfection mathématique et de la précision balistique, on tombe presque de haut. Examinons ensemble le jeu des cinq erreurs fondamentales d’AMO.



Première erreur : le temps. 


Il y a un an et demi, une élection présidentielle s’est tenue. Ali BONGO ONDIMBA est sorti vainqueur de celle-ci. AMO a accepté sa défaite puisque tout seul, il s’est présenté comme candidat pour l’élection partielle du premier siège du Haut-Komo à Medouneu. Le collège électoral a été convoqué par le Président de la République dont il conteste l’élection. Que dire de plus.
 
Quand on accepte de se présenter à une élection législative alors qu’on récite à hu et à dia qu’on a été élu président de la république, AMO a fait son choix.
 
Deuxième erreur : la jurisprudence Ouattara 


La côte d’Ivoire est en crise depuis 10 ans. Ce qui n’est pas le cas du Gabon. Et c’est pour résoudre cette crise que toute la communauté internationale a décidé d’apporter son savoir faire. Pour être bien sûr que les choses devaient bien se passer, l’ONU a même décidé de proroger le mandat de Laurent Gbagbo de cinq ans, ce qu’aucune institution ivoirienne ne pouvait faire.
 
C’est pourquoi l’ONU s’est placée en aval et en amont du processus électoral : les audiences foraines, les listes électorales, les commissions électorales, composition des bureaux de vote, le déroulement des résultats devant chaque bureau de vote, la proclamation par la CENI, la confirmation par le Conseil constitutionnelle et la validation par l’ONU.
 
Au Gabon, ce n’était pas le cas. Ce sont les hommes politiques de la majorité et de l’opposition qui sont en amont et en aval du processus électoral. Copier bêtement ce qui se passe ailleurs sans contextualiser les approches est une erreur fondamentale.
 
Troisièmes erreur : l’abus de communication nuit à la communication


Ce n’est pas parce que Berlusconi contrôle la plupart des médias chez lui  en Italie ou qu’il finance de nombreux grands groupes de presse qu’il a nécessairement bonne presse chez lui. C’est bien le contraire. Depuis un an et demi, AMO a fait près de vingt interventions dans les médias internationaux (RFI, France 24, Arica 24), il passe en boucle intégralement dans ses médias (TV+, Echos du Nord, etc.…), fait la Une de grands magazines : « L’Express », « Jeune Afrique », « La lettre du continent ».
 
Malgré cette diversité d’approches, le contenu lui, n’a guère varié : «  Ali n’est pas président ». C’est ce qu’il martèle depuis bientôt deux ans. Comment construire une alternative politique sans proposer au peuple sa vision du pays. Depuis un an et demi, il est le seul candidat à la dernière élection présidentielle qui n’a jamais eu de projet de société. A l’époque, il disait que c’était sous presse. Un an et demi après, c’est toujours sous presse. Nous le mettons au défi d’exhiber publiquement son projet de société. Dans ce cas, si la politique consiste à s’opposer pour s’opposer et non s’opposer pour construire un idéal, une communauté de destin, à quoi ça sert alors la politique.
 
Si s’opposer est une fonction tribunitienne, cherchant juste le moyen non d’être élu ou de gouverner, mais juste de transmettre un message, nous croyons que les gabonais ont entendu ce massage. La preuve, depuis qu’il est au PNUD, la société évolue tranquillement.
 
Quatrième erreur : la provocation permanente pour créer une crise politique


MBA OBAME a passé toute sa carrière au sein du PDG, avec ses amis d’aujourd’hui. De 1990 à 2009, le Gabon d’Omar BONGO  a traversé bien des crises, plus graves même que celle qu’on veut créer à tout prix aujourd’hui. A l’œuvre, tout le monde a vu comment MBA OBAME agissait, comment il provoquait les crises, comment il créait les évènements, comment il agitait les syndicalistes et les hommes d’église comme du chiffon rouge pour montrer qu’il maitrisait le milieu.
 
Ce qu’il oubliait, c’est que le veau ne mange que ce que sa mère mange. Quand il faisait, les autres le voyaient. Certains sont même allés plus loin que lui. Donc le petit cinéma qu’il fait aujourd’hui fait rire bien des stratèges. Les autres le connaissent déjà. Son disque est presque rayé. A force de se prendre pour le plus intelligent, il n’éclaire plus guère.
 
Cinquième erreur : la fuite vers le PNUD


Voici quelqu’un qui, après avoir suivi la destitution en direct de Ben Ali en Tunisie et la crise politique en Egypte a décidé d’être « le frère musulman » du Gabon en créant sa confrérie de 18 membres afin d’accélérer la chute du régime. Mais il refuse de créer l’électro choc qui lui aurait permis d’enraciner la crise : accepter de se faire arrêter avec tous les leaders de l’Union Nationale ainsi le jour même de sa prestation de serment qu’il allait soulever cocotiers, Nkembo, Dernière la prison, Kinguélé, Avéa et même l’intérieur du pays.
 
En réussissant un tel coup de maitre, il allait "enfin" avoir ce qu’il souhaitait depuis : une crise politique qui paralyse le pays et qui le met au firmament.
 
Mais AMO avait d’autres chats à fouetter. Un tel oubli suscite qu’en même des questions. On a là comme un remake du fameux boycott de MBA ABESSOLE en 1990. En1993, le même MBA ABESSOLE a aussi fui lors de l’assaut lancé à Siloé dans les années 1990. L’oncle et son neveu ont-ils décidé de nous imposer une danse ou alors est-ce la dance de la liberté qui nous a imposé, au point de nous saouler, un neveu, puis plus tard son oncle. Une telle attitude suscite bien des questions.
 
AMO est-il vraiment avec l’opposition. Enfant du pouvoir, élevé dans le pouvoir, il n’a mangé que le pouvoir depuis 25 ans.
 
Frère d’Ali devant l’eternel, sa candidature n’était-elle pas finalement une façon cynique de brouiller le tableau politique du pays ?
 
L’avenir nous le dira. On se souvient qu’en même qu’au Gabon, rien ne rivalise MBA ABESSOLE dans la violence verbale et même physique. MBA OBAME ne fait que copier mais à chaque fois qu’il parle, il n’oublie jamais son frère Ali et ce dernier ne l’oublie pas. Comme il n’est de vérité que le temps ne finisse par révéler, sans doute chaque gabonais sera édifié un jour sur tous ses épisodes là. Et ce jour là, chacun comprendra enfin à quoi sert la politique et pourquoi l’opposition est toujours à la peine.
 
Grâce à qui ? Grâce à notre doué de Médouneu.


Source La Griffe 

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