La Banque africaine de développement (BAD) a récemment octroyé deux prêts au Gabon, renforçant ainsi les efforts de promotion de la diversification économique en stimulant la croissance dans le secteur de la construction avec des travaux d’amélioration du réseau routier et des infrastructures, en préparation de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2012.
La BAD a annoncé récemment sa décision d’allouer au pays la somme de400 milliards de francs CFA (610 millions d’euros) sur une période de cinq ans afin de stimuler l’aménagement du réseau routier et permettre le développement des secteurs de l’énergie et des télécommunications. De plus, fin septembre, la banque a accordé au Gabon un prêt de 182 milliards de francs CFA (278 millions d’euros) pour aider à financer la deuxième phase du programme de construction du réseau routier national qui permettra au pays de se doter de2000kms supplémentaires de routes dans les six prochaines années.
Le soutien de la BAD va renforcer le programme du gouvernement «Gabon émergent » dont l’objectif est de stimuler le développement économique dans tous les secteurs et de rendre le pays moins dépendant des recettes pétrolières, qui représentaient, en 2010, 48% du PIB et 82% des exportations (4,1 milliards d’euros) du Gabon.
Le récent lancement du Plan directeur national d’infrastructures prévoit la réalisation de 21 projets sur six ans, pour un coût estimé à 5,9 billions de francs CFA (8,9 milliards d’euros). La première phase du projet concernera les infrastructures de transport, le développement de zones économiques à travers le pays et la revitalisation urbaine de Libreville.
La construction est l’un des secteurs dans lequel le gouvernement place ses espoirs de croissance pour l’avenir. D’après un rapport du Ministère de l’Economie, du Commerce, de l’Industrie et du Tourisme, le secteur a contribué pour 30,8% au PIB en 2010 et la production s’est élevée à 169 milliards de francs CFA (258 millions d’euros). Les investissements des entrepreneurs étrangers et de l’Etat dans la construction, principalement dans les routes et les infrastructures énergétiques, représentaient en 2010 la somme de 1,15 milliards d’euros.
Les projets de construction en cours, en particulier en vue de la CAN, co-organisée par le Gabon et la Guinée équatoriale, devraient continuer à stimuler les investissements en 2011. Les travaux de construction et de rénovation des stades, des hôtels, des aéroports et des routes, pour lesquels le gouvernement a prévu un budget de 103 milliards de francs CFA (157 millions d’euros) ont mobilisé le pays.
On peut citer la construction de nouveaux stades par des entrepreneurs chinois, comme par exemple le Stade de l’amitié sino-gabonaise ; un stade d’une capacité de 20 000 places est également en construction à Franceville, les travaux étant réalisés par un consortium composé de l’entreprise locale SOCOBA-EDTPL et de la compagnie serbe Amiga.
La construction d’un aéroport international sur le site d’Andem à 60 kms de Libreville est aussi en projet.
On ne peut cependant pas attribuer le très récent boom de la construction uniquement à la CAN. Plusieurs autres projets importants sont en cours de réalisation, comme la Zone économique spéciale de Nkok (ZES) qui a entrainé dans la région la mise en chantier de ports et de routes pour desservir les projets énergétiques et industriels prévus dans la zone.
La croissance démographique joue également un rôle moteur dans l’activité économique. En effet, le pays cherche à combler un déficit en logements estimé à environ 200 000. Le gouvernement compte investir près de 9 milliards d’euros dans les secteurs du bâtiment et de l’immobilier sur les cinq prochaines années.
En septembre, International Development Corporation (IDC) est devenue la 40ème compagnie étrangère à investir dans l’immobilier au Gabon en signant un contrat de 600 milliards de francs CFA(915 millions d’euros) pour la construction de 5000 logements en face de la ZES de Nkok. D’après E.J. Miller, le président d’IDC, le projet sera réalisé sur une période de deux ans.
Parmi les projets d’habitat de grande envergure, on peut citer celui deRPP Infra Projects, entreprise indienne de construction et d’infrastructure qui a récemment conclu avec le Ministère du Logement et de l’Habitat gabonais un contrat de 163 milliards de francs CFA (248 millions d’euros) portant sur la construction de 10 000 logements dans le pays sur trois ans. Une autre entreprise indienne, M3M, compte construire 5000 logements sociaux, pour un montant estimé à 70 millions d’euros, sur les deux prochaines années.
Pour soutenir tous ces nouveaux projets, le gouvernement a lancél’Agence Nationale des Grands Travaux (ANGT), qui a pour mission de superviser tous les chantiers publics dans les secteurs du transport, de l’énergie, de l’industrie, des zones économiques, du logement et du tourisme.
Le rôle de l’ANGT est de coordonner chaque projet de développement avec les ministères concernés. En mai 2010, le gouvernement a conclu un partenariat avec l’entreprise américaine Bechtel qui apportera son expertise à l’agence et l’assistera dans sa tâche.
Avec des financements accrus, venant aussi bien de banques de développement que d’investisseurs internationaux, sans parler de la CAN 2012, qui approche à grands pas, le secteur de la construction gabonais devrait recouvrir le pays d’échafaudages pendant quelque temps encore.
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