Le Président de la République gabonaise, Chef de l’État, Ali Bongo Ondimba a pris la parole lundi 22 octobre 2012 à la tribune du Forum mondial de l’énergie, qui s’est ouvert à Dubaï sous le haut patronage de Cheikh Mohammed bin Rashid Al Maktoum, le Vice-président et Premier ministre des Émirats Arabes Unis, pays siège de l’Agence internationale des énergies renouvelables.
Devant un aréopage de Chefs d’État et de gouvernement, de
chercheurs de renommée internationale, de leaders d’opinion et de
grands patrons, le Président gabonais a prononcé un plaidoyer
mobilisateur et engagé pour la sécurité énergétique africaine, dans
l’objectif d’atteindre - comme le souhaitent les Nations Unies -
l’accès universel à l’énergie en 2030. L’Assemblée générale des Nations
Unies a proclamé l'année 2012 "Année internationale de l'énergie
durable pour tous". Prenant la pleine mesure des défis du temps, au
diapason des exigences énergétiques, Ali Bongo Ondimba a tenu à
souligner à quel point « l’investissement dans le secteur de l’énergie est un point-clé de la vision du Gabon émergent ». Mieux encore, «
l’accès facilité au réseau a un impact direct et immédiat sur la
qualité de l’éducation, grâce aux apports des nouvelles technologies du
web, mais aussi sur l’industrie, effaçant le cliché d’une Afrique
source de matières premières vouées à être transformées en d’autres
endroits de la planète ». « Nous nous battons pour parvenir à
assurer un accès électrique à 100% des Gabonais en 2016 ; et ce sera
une énergie 100% propre, renouvelable à 80 % ».
Mix énergétique gabonais 2020 : 100% propre, 80% renouvelable
Au Gabon, la production d’électricité par les énergies
renouvelables passera donc de 40% en 2010 à 80% en 2016, ceci grâce au
développement de l’hydroélectricité, un secteur porté par 2,4 milliards
de dollars d’investissements. A cette échéance, l’ensemble de la
production d’électricité au Gabon reposera sur 100% d’« énergie propre
», produite uniquement par l’hydroélectricité et le gaz, en
substitution complète aux centrales thermiques utilisant des
combustibles pétroliers.« Nous nous inscrivons pleinement dans les objectifs dessinés par les Nations Unies d’une énergie durable pour tous
», souligne Ali Bongo Ondimba. D’après une étude qu’a fait mener le
Programme des Nations Unies pour l’environnement, les investissements
effectués à l’échelle mondiale dans les énergies renouvelables ont
atteint le chiffre record de 211 milliards en 2010, et, pour la première
fois, la moitié de ces investissements ont été réalisés dans des pays
en développement.
Trois objectifs mondiaux 2030
Invité à prononcer le discours inaugural au nom du Secrétaire
général de l’ONU, Wu Hongbo, Secrétaire général adjoint des Nations
Unies pour les affaires économiques et sociales, a rappelé les trois
objectifs principaux de l’agenda mondial de l’énergie 2030 :
- l’accès universel aux services énergétiques modernes ;
- le doublement du taux d’amélioration de l’efficacité énergétique ;
- une augmentation de 50 % de l’utilisation des énergies renouvelables dans le monde.
Une personne sur cinq privée d’électricité
Dans les pays en développement, plus de trois milliards de
personnes sont tributaires de la biomasse traditionnelle et du charbon
pour cuisiner et se chauffer (95% vivent en Afrique ou en Asie). Un
milliard et demi (un Terrien sur cinq) ne disposent pas de
l’électricité et, même lorsque des services énergétiques modernes sont
disponibles, ils sont trop coûteux pour des millions de personnes
connaissant des difficultés économiques. Les « pauvres de l'énergie »,
selon l’expression de l’ONU, subissent les conséquences sanitaires de
la combustion inefficace de combustibles solides dans des bâtiments mal
ventilés (2 millions de décès par an), ainsi que les conséquences
économiques de la productivité insuffisante des activités lucratives.
En l'absence d'un accès adéquat à l'énergie, ni les hôpitaux, ni les
écoles ne peuvent fonctionner correctement. De même, l'accès à l'eau
potable et l'assainissement sont dépendants d'une capacité de pompage
efficace.
Un appel à la responsabilité climatique
Les modes actuels de production et de consommation d'énergie non
durable menacent l'environnement à l'échelle locale et mondiale. Les
émissions de la combustion fossile sont la cause principale du
changement climatique, de la pollution de l'air urbain et de
l'acidification des sols et de l'eau. La réduction des émissions de
carbone liées à la consommation d'énergie est une priorité. L’économie
mondiale devant doubler de taille au cours des vingt prochaines années,
la consommation mondiale de l'énergie augmentera également de manière
significative si l'approvisionnement énergétique, la conversion et
l'utilisation continuent d'être inefficaces. Pour le Président gabonais,
« la réduction des gaz à effet de serre est inévitable pour assurer un futur aux générations qui viennent ». Et d’inviter à la mobilisation générale : « Parce
que l’avenir de la planète est en jeu, la prochaine conférence de la
Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (ndlr – Doha, novembre 2012) doit conduire à un nouvel engagement ». Kyoto est dans tous les esprits à Dubaï.
Passage obligé
Devant la vingtaine de Chefs d’État présents au Forum mondial, le Président Ali Bongo Ondimba a martelé : « Les
énergies durables ne constituent ni un luxe, ni même une option, tant
elles représentent le passage obligé vers l’avenir, pour espérer
construire un futur viable pour l’ensemble de l’humanité ».
Rappelant les trois grands piliers de son action, le Gabon vert, le
Gabon industriel et le Gabon des services, le Chef de l’État, qui
s’exprimait en anglais, a apporté son plein soutien aux efforts de la
communauté internationale en faveur de l’universalisation des bénéfices
de l’énergie, sans manquer de souligner la détermination
environnementale qui est celle du peuple gabonais.
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