jeudi 30 avril 2015

Le programme Graine, une nouvelle réponse au chômage des jeunes

Lancé en décembre dernier, le programme GRAINE est une nouvelle réponse apportée par le président de la République à la lutte contre le chômage des jeunes. Il vise essentiellement à favoriser l’émergence de 15 à 20 000 jeunes entrepreneurs agricoles sur 5 ans, écrit Léandre E. Bouloubou, coordonnateur général dudit programme, à travers la tribune libre ci-après.

© graine-gabon.com
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Même si nous n’avons pas des données suffisamment fiables, l’on estime à 30% le taux de chômage chez les jeunes dans notre pays.

Face à ce fléau qui n’est pas propre au Gabon et qui constitue un risque critique pour la stabilité socio-économique des pays qui y sont confrontés, le Président de la République SE Ali BONGO ONDIMBA est sur tous les fronts pour inverser la courbe du chômage des jeunes.

Ainsi, a-t-il lancé dans la même foulée, entre autres initiatives, la mise en place d’un incubateur des jeunes entrepreneurs, la restructuration de l’ONE, le renforcement du Fonds d’insertion et de réinsertion (FIR) et l’instauration d’un contrat d’apprentissage jeunesse obligatoire pour les entreprises de plus de 50 salariés.

Le programme GRAINE qui a été lancé le 22 décembre 2014 est une nouvelle réponse apportée par le Président de la République à la lutte contre le chômage des jeunes. En effet, ce programme vise essentiellement à favoriser l’émergence de 15 à 20 000 jeunes entrepreneurs agricoles sur 5 ans.

Les coûts de la hausse du chômage sont énormes pour notre société et durement ressentis par les jeunes

Sur le sujet du chômage notamment chez les jeunes, nous disposons de faits suffisamment accablants pour oser tenter ce qui ne l’a pas encore été jusqu’ici : un taux de chômage chez les jeunes qui persiste autour de 30% depuis plusieurs années, un taux d’emploi des jeunes très faible, un niveau de chômage dans les quartiers des plus inquiétants au point de ronger la vie des familles entières.

Ali Bongo entouré d'un président de coopérative et du coordinateur provincial GRAINE de l'Ogooué-Ivindo. © graine-gabon.com
Ali Bongo entouré d’un président de coopérative et du coordinateur provincial GRAINE de l’Ogooué-Ivindo. © graine-gabon.com

Comme l’a rappelé le Président de la République SE Ali Bongo Ondimba, à l’occasion du Forum National de la Jeunesse en 2011, l’enjeu de la lutte contre le chômage dont l’ampleur a atteint un seuil critique chez les jeunes est devenue une exigence nationale qui doit transcender les clivages politiques et les intérêts partisans.

Si dans les pays industrialisés, l’épreuve du chômage est parfois adoucie par le filet de sécurité des indemnités de chômage, en Afrique et au Gabon, les sans emplois ne deviennent généralement pas une charge financière publique, puisqu’il n’existe pas des systèmes d’assurance-chômage. Et si l’incidence budgétaire du chômage reste faible, son coût social et économique est important.

Sur le plan social ses pires formes sont la violence urbaine, l’augmentation de la criminalité et les troubles sociaux et politiques. Mais en dépit de la relative faiblesse de ces phénomènes au Gabon, les coûts du chômage sont énormes.

Il y a l’angoisse générale, y compris chez les salariés qui ont réussi à garder leur emploi ; le mécontentement massif ; les charges financières supplémentaires pesant sur les membres de la famille qui ont un travail ; la déscolarisation progressive des enfants pour qu’ils contribuent à soutenir financièrement le foyer notamment chez les jeunes filles contraintes à la prostitution.

On note également un desserrement des liens familiaux et une mise à rude épreuve de la solidarité inter-générationnelle.

D’un point de vue économique, le bien-être collectif national est moindre lorsque le chômage augmente, car le potentiel de croissance n’est pas exploité pleinement. Pas assez de gens travaillent (une frange de plus en plus importante du facteur travail étant exclue du système productif) et beaucoup de ceux qui ont un emploi travaillent peu ou à temps partiel.

Or le revenu d’un pays dépend de la quantité de travail qu’il peut mobiliser. L’accroissement du chômage a donc un effet récessif sur la croissance économique dans la mesure où -notamment pour un petit pays comme le Gabon- il diminue le revenu des ménages et donc la demande globale.

De surcroît, il exerce un effet virtuel négatif sur l’investissement dans la mesure où il indique l’ampleur de la crise dans un pays et par conséquent sape le moral des opérateurs économiques locaux et entame la confiance des investisseurs étrangers.

Le chômage entretient la morosité générale de l’activité économique.

Le programme GRAINE : un véritable plan de riposte au chômage des jeunes

Conscient des ravages du chômage des jeunes sur le tissu économique, social et politique de notre pays, le Président de la République a lancé le 22 décembre 2014 le programme GRAINE, une nouvelle initiative en complément des autres mesures en cours de mise en œuvre par le Gouvernement.

Sans être une panacée, le programme GRAINE vise principalement à promouvoir l’émergence d’une nouvelle classe d’entrepreneurs agricoles gabonais.

L’objectif du programme est de créer dans les 9 provinces du Gabon 15 à 20 000 emplois environ et toucher près de 30 000 familles.

Il ne s’agit pas d’emplois salariés, le programme vise à développer l’entrepreneuriat agricole, en particulier chez les jeunes dans la tranche d’âge de 21 à 35 ans.

De même, il ne s’agit pas de créer une classe de paysans, mais une génération d’entrepreneurs agricoles, qui grâce au travail de la terre pourront sortir de l’assistanat et gagner dignement leur vie à travers l’autonomisation financière.

En effet, le système des coopératives agricoles mis en place est une sorte d’association d’entrepreneurs individuels dans laquelle chacun des membres détient 4 à 7 hectares de parcelles agricoles aménagées.

Un agrément agricole et un titre foncier sont délivrés à la coopérative et chaque membre de la coopérative bénéficie d’une parcelle privative de 0,5 ha pour son usage personnel (habitat, potager).

Contrairement à ce que redoutent certains jeunes qui ne souhaitent pas devenir des paysans comme leurs aïeux, il ne s’agit pas de pratiquer une agriculture de subsistance avec des outils rudimentaires, le programme GRAINE introduit des nouvelles techniques culturales et réduit la pénibilité du travail de la terre grâce à la mécanisation.

En outre, un programme d’encadrement des jeunes est prévu. Près de 2500 jeunes rigoureusement sélectionnés vont bénéficier d’une formation aux techniques modernes de gestion agricole dans des pays disposant d’une expertise avérée (Malaisie, Cameroun, Côte-d’Ivoire, etc.).

Enfin, le programme GRAINE s’accompagne d’un volet social permettant d’améliorer les conditions d’existence des jeunes volontaires désirant s’installer dans les villages-coopératives concernés à travers la réalisation d’infrastructures sociales de base : eau, électricité, dispensaires, écoles, etc.

De même que chaque jeune, membre d’une coopérative devra bénéficier d’une maison et d’une couverture d’assurance- maladie à la CNAMGS.

Toutes choses, comme on peut le voir dans d’autres pays africains tels que le Cameroun, le Ghana ou la Côte-d’Ivoire, qui vont permettre aux jeunes gabonais qui adhèrent au programme de devenir ainsi des pionniers d’une nouvelle génération d’entrepreneurs agricoles riches et prospères.

Par leur engagement, ils deviendront des citoyens responsables qui jouent un rôle clé dans le développement de leur région et contribueront à accroître la production agricole de notre pays.

A terme, ils parviendront ainsi à éviter à notre pays l’insupportable réalité de continuer à importer massivement de l’étranger des produits de consommation courante (banane, manioc, taro, maïs, piment, tomate, fruits et légumes, etc.), tout en permettant de faire revivre nos villages et nos campagnes.

Susciter une forte adhésion des jeunes au programme GRAINE en milieu urbain

Comme nous l’avons indiqué plus haut, le programme GRAINE vise en priorité les jeunes sans emplois, âgés de 21 à 35 ans, habitant les zones du programme ou souhaitant quitter la ville pour se réinstaller dans les villages-coopératives.

Cette dernière catégorie de jeunes qui vit essentiellement en milieu urbain, notamment à Libreville et Port-Gentil dans les quartiers périphériques, exerce des petits boulots, vit parfois des activités illicites ou de la charité.

D’après les premières tendances observées dans notre centre principal de Libreville, ces jeunes en grande difficultés visés principalement par le programme GRAINE sont les moins motivés, contrairement aux jeunes en milieu rural, les femmes et les personnes de plus de 50 ans qui manifestent un véritable engouement.

Certains jeunes sans emplois qui rechignent à retourner au village pour y exercer le travail noble de la terre sont victimes de ce que les économistes appellent « la trappe à pauvreté ».

Cette trappe à pauvreté entretenue à travers les aides directes de l’Etat sans contreparties aux gabonais économiquement faibles et par la charité des hommes politiques envers de nombreux jeunes souvent à des fins électoralistes, se traduit par une préférence pour l’oisiveté et le peu de motivation pour le travail, notamment en milieu rural.

En effet, le retour au village, de surcroît pour y travailler la terre est vécu comme un échec pour de nombreux jeunes gabonais. Certains d’entre eux considèrent que la vie au village est réservée aux pauvres et le travail de la terre à ceux qui n’ont pas réussi dans la vie.

Si les torts sont partagés, la responsabilité de combattre ces préjugés tenaces et de changer de paradigme revient principalement aux jeunes qui sont les premières victimes du chômage.

Mais ce combat pour un changement de logiciel doit être également mené par les associations des jeunes, les partis politiques, les parlementaires, les ONG, les confessions religieuses, les enseignants, les medias et autres leaders d’opinions.

Le Président de la République SE Ali Bongo Ondimba a passé avec la jeunesse gabonaise réunie à l’occasion du Forum National de la Jeunesse en septembre 2011, un contrat de partenariat pour une jeunesse responsable.

Avec le lancement du programme GRAINE, il a rempli sa part du contrat. Il revient désormais à tous les jeunes gabonais sans emplois de faire leur part en adhérant massivement à ce programme.

Léandre E. Bouloubou, Coordonnateur Général du programme GRAINE, Diplômé de l’Institut d’Economie et des Finances (IEF) et de l’ENA de Paris.


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mercredi 29 avril 2015

Can 2017 : investissements et bénéfices pour le Gabon

Pour la deuxième fois en cinq ans, le Gabon organise la grande fête africaine du football. Ce qui implique un investissement financier conséquent. Mais aussi, le pays attend un retour sur investissement.

En novembre 2014 à  Doha, au Qatar, où il prenait part à la 3ème édition du Doha goals forum, le président de la République gabonaise, Ali Bongo, exprimait déjà sa volonté d’accueillir la Can 2017. Ceci après la co-organisation réussie avec la Guinée équatoriale de la Can 2012. Le 08 avril 2015, la Confédération africaine de football a exaucé les vœux du président gabonais en désignant son pays organisateur unique de la grande fête du football africain. Ceci au détriment de l’Algérie qui se voyait bien à la place du Gabon. Et c’est naturellement avec joie que le président gabonais, tout comme les populations de ce pays, ont accueilli cette annonce. « C’est un succès pour le Gabon, un grand bonheur pour la jeunesse africaine. (…) La CAN 2017 est une chance. Cet événement permettra d’intensifier la diversification de l’économie et de booster les secteurs du BTP et des services. Je remercie la Confédération africaine de football d’avoir offert ce succès au Gabon et ce grand bonheur à la jeunesse africaine », a réagi Ali Bongo. Une joie qui peut s'expliquer, car les retombées sur l'économie gabonaise et ses principaux acteurs d'une part et sur l'image du pays et celle de son président, d'autres part, seront intéressantes.

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Sur le plan économique par exemple, le Premier ministre, Daniel Ona Ondo, a vite fait d’indiquer « le choix salutaire » du Gabon pour l’organisation de la CAN : « C’est donc une bonne nouvelle pour le pays, parce que cela permettra de booster notre économie. Il y aura non seulement des stades à construire, mais aussi des hôtels à remettre aux normes. Cet événement contribuera à créer des emplois. C’est donc un grand événement sportif, mais aussi économique », se réjouit-il. Une manière de dire que les retombées seront palpables dans les domaines sportif, touristique et commercial.

Les retombées de la Can 2012

Pour comprendre au mieux quelles peuvent être les retombées économiques, il importe de comprendre les investissements et dépenses qui ont été réalisés en 2012 lors de la co-organisation avec la Guinée équatoriale de la Can 2012. Le pays s’en est tiré avec un certain nombre de réalisation. Le 8 avril 2013, dans une salle du stade de l’Amitié, Christian Kerangall, PDG de la Compagnie du Komo et Haut-commissaire du Comité d’organisation de la CAN 2012 (Cocan), a dressé le bilan du comité d’organisation. Au total pour le Cocan, un budget de dépenses évalué à 89 milliards de francs CFA, soit 5 milliards de plus par rapport au budget initial, «parce qu’il y a des éléments et des événements intermédiaires qui se sont ajoutés». 

D’un autre côté, indépendamment du Cocan, l’Agence nationale des grands travaux (ANGT) avait réalisé des chantiers pour accueillir la Can 2012. Quelques semaines avant Christian Kerangall, Louis Claude Moundziéoud Koumba, porte-parole du Comité d’organisation de cette coupe au Gabon, avait affirmé le 17 janvier 2012 que l’organisation de la fête panafricaine du football avait coûté au total  une «enveloppe estimée à 400 milliards de francs CFA». Il précisait alors que ce budget avait permis la construction de trois stades et d’autres infrastructures comme des routes qui «appartiennent au peuple gabonais, à l’Etat gabonais. C’est un héritage pour l’avenir».

Au chapitre des retombées économiques, elles sont difficilement quantifiables. Un rapport clair, n’ayant pas été établi. On parle toutefois de 50 000 emplois mobilisés pendant la préparation de ce grand rendez-vous sportif et des dizaines d’entreprises internationales qui ont investi dans le pays.

Toutefois, certains analystes, ont relevé que c’est au final moins de 400 milliards de francs Cfa qui ont été dépensés et que certaines réalisations budgétisées n’ont toujours pas été concrétisées jusqu’à ce jour. Mays Mouissi, spécialiste de Sécurité financière, affirme par exemple, après analyse des lois de finance du Gabon de 2005 à 2013, que seuls 346,9 milliards FCFA (530 millions €) ont été régulièrement inscrits au budget de l’Etat gabonais au titre de l’organisation de la Can 2012. Pour lui, un gap de 53 milliards FCFA est constaté entre les inscriptions budgétaires et les déclarations des officiels gabonais, mais aussi sur les projets annoncés et non réalisés comme la réfection du stade omnisports Omar Bongo, principal stade de Libreville inutilisé pendant la CAN, qui a absorbé au total 107 milliards FCFA (150 millions €), soit 31% de l’enveloppe globale et qui, trois ans après la fin de la compétition, n’est toujours pas achevée.

Infrastructures sportives

Concernant les retombées potentielles de la Can 2017, deux nouveaux stades seront construits. Il s’agit de celui de Port-Gentil et celui d’Oyem. « Nous avons déjà Libreville (45 000 places, ndlr) et Franceville (25 000 places, ndlr) et nous aurons également Port-Gentil (20 000 places, ndlr) et Oyem (20 000 places, ndlr)», assure Pierre-Alain Mounguengui, le président de la Fédération gabonaise de football. « Pour les stades à Oyem et Port-Gentil, le problème ne se posera pas. Nous avons pris des dispositions pour qu'au moment opportun, ces stades soient livrés à temps réel et nous jouerons effectivement sur ces stades-là », précise-t-il. Ce qui portera le nombre de stades construits au Gabon à quatre.

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Une aubaine pour le développement du football local et par ricochet pour plusieurs autres disciplines sportives qui disposeront de ce fait plus d’espaces d’entrainement. Le pays pourrait alors accueillir plusieurs autres compétitions sportives et rayonner sur le plan international.

Tourisme

Dans le domaine touristique, par exemple, le gouvernement prévoit qu’en 2015, l’activité du secteur de l’hôtellerie, de la restauration, du tourisme et des loisirs connaîtra une amélioration, du fait de la livraison partielle des travaux de l’hôtel Okoumé Palace, des travaux de réhabilitation de Wali Rê-Ndama et du développement de la restauration collective. Après la Can 2017, le pays aura probablement renforcé son offre hôtelière, car il faudra accueillir, non plus seulement une partie des joueurs et supporters africains, comme en 2012, mais l’ensemble de ces joueurs et supporters.

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Si près de 4,7 milliards de FCFA ont été dépensés en hébergement et en restauration pour la Can 2012, l’on peut imaginer que le budget cette fois-ci sera le double. Ce qui apportera probablement une bouffée d’oxygène dans le secteur touristique. Dans une tribune publiée en juin 2014 dans les médias locaux, Floriano Diecko, du Pôle initiatives socioculturelles et environnementales, affirme que « si le Gabon dispose d’environ 400 structures hôtelières, il est nécessaire de préciser que près de la moitié de ces hôtels est concentrée sur la capitale, Libreville. Ce qui justifie une capacité d’accueil quasi nulle sur les sites touristiques et de son corollaire la restauration ». La rénovation et la construction des infrastructures hôtelières supplémentaires dans les quatre villes qui abriteront les matches de football permettront au pays de renforcer sa capacité d’accueil.

Routes

Les infrastructures routières et le système de transport demeure un handicap majeur pour le développement du tourisme gabonais, reconnait Floriano Diecko. Avec la Can 2017, le gouvernement devrait investir dans ces secteurs pour faciliter le transport et la migration des nationaux et touristes entre les villes. En effet, en 2012, en vue de fluidifier la circulation durant la CAN 2012, trois mini-échangeurs et des routes secondaires dans de nombreux quartiers avaient été construites, refaites ou recouvertes d’asphalte tandis que 22 km de routes avaient été bitumées pour un accès rapide aux stades de compétition et d’entraînement. Pour une meilleure circulation des populations et des touristes en 2017, des investissements similaires doivent être consentis.

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Santé

Sur le plan sanitaire, en 2012, le Centre hospitalier Amissa Bongo, à Franceville, et l’Hôpital général de Libreville avaient été rénovés afin de les rendre plus performants durant la compétition. Ils avaient bénéficié d’appareils d’imagerie médicale (scanner, mammographie, échographie 3D, électrocardiogramme, radiologie conventionnelle), de nouvelles unités de chirurgie, de nouveaux blocs opératoires, etc. Les hôpitaux d’Oyem et de Port Gentil bénéficieront probablement de ces mêmes dotations en 2017 tout comme ceux de Libreville et de Franceville pourront à nouveau être réfectionnés.

Télécommunications

Au niveau des télécoms, les opérateurs Gabon Telecom, Airtel Gabon ou encore Azur Gabon, ainsi que les prestataires des services électroniques et les fournisseurs d’accès Internet, trouveront leur compte. En 2012, par exemple, Maroc Telecom a clairement indiqué que le chiffre d’affaires de Gabon Telecom, sa filiale au Gabon, s’est établi à 1291 millions de dirhams, en hausse de 23% (+25% à taux de change constant) par rapport à 2011. Cela tiré essentiellement par la forte croissance de l’activité mobile dont le revenu des services a progressé de 35% (+37% à taux de change constant) grâce à la forte croissance du parc Mobile. « Gabon Telecom a aussi bénéficié au début de l’année 2012 de l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) au Gabon et en Guinée », indique le groupe marocain dans son rapport financier 2012. Avec la 4G qui a débarquée au pays depuis octobre 2014, les opérateurs télécoms se frottent déjà les mains et chacun prépare sans doute l’offensive de 2017 à sa manière. Plus ces opérateurs feront des bénéfices, plus ils payeront des taxes et impôts au gouvernement.

L'Image

Les retombées d’une Can sont également favorables pour l’image d’un pays qui peut, grâce à la publicité faite avant, pendant et après cette période attirer plus d’investisseurs étrangers qui participeront à l’essor de l’économie locale. La déclaration d’Ali Bongo selon laquelle «le sport est une des rares activités qui transcendent la politique et offrent à toutes les nations une chance de briller sur un pied d’égalité» laisse également transparaître cette volonté de briller sur le plan international. En réalité, les médias qui débarquent dans le pays organisateur d’une compétition sportive d’envergure internationale ne se limitent pas seulement aux reportages sur la compétition proprement dite, mais profitent pour faire savoir à leurs lecteurs, auditeurs, téléspectateurs et internautes les aspects économiques, sociaux et culturels des pays organisateurs ainsi que les opportunités d'investissement qui s'y présentent. D’où l’importance de doter le pays de nouvelles infrastructures. « Quoi de plus mauvais que d’avoir des problèmes d’approvisionnement en eau ou en électricité ou le manque d’équipements et d’infrastructures sanitaires quand votre pays accueille le monde entier ! Il faut éviter cela car cela peut être fatal pour l’image du pays ! », prévient un économiste. Plusieurs analystes affirment d’ailleurs que c’est en termes d’image qu’un pays peut gagner en organisant une compétition sportive internationale. Car, le pays peut attirer des investisseurs étrangers et touristes qui apporteront un plus à la croissance économique. En effet, lorsqu'ils arrivent dans le pays, ils effectuent plusieurs achats et même les petits commerçants trouvent leur compte. Evidemment, le président du pays s'en tire également avec des honneurs et profite de ces moments de communion avec ses populations pour renforcer sa cote d'amour et de popularité auprès de ses populations et de ses pairs. C'est pourquoi bon nombre de présidents des pays d'accueil assistent personnellement aux différents matches de leur sélection nationale et invitent les présidents des pays amis ou encore les grandes vedettes du sport mondial lors des cérémonies d'ouverture ou de finale de la compétition. Ali Bongo n'échappera sans doute pas à la règle.

Financement

Aujourd’hui, il reste l’équation du financement de cette Can 2017 et de toutes ces infrastructures. Si l'enveloppe globale en 2012 a coûté près de 400 milliards de F.CFA, le montant des préparatifs pour l'édition de 2017 pourrait être similaire à celui de 2012, si non plus. Le choix du Gabon intervient dans un contexte où les revenus du pays issus du pétrole baissent du fait de la chute des prix du baril sur le marché mondial. A entendre les autorités publiques gabonaises, une solution est envisagée. En tout cas, Daniel Ona Ondo, le Premier ministre gabonais reste optimiste sur les ondes de RFI : « Le gouvernement que je dirige prendra toutes les dispositions pour que ce soit une CAN réussie (…) Nous avons déjà eu une expérience, nous l’avons déjà organisée. (…) Nous mettrons tout en œuvre pour être à la hauteur de la confiance qui a été mise du côté du Gabon. Naturellement, je dis que ça va permettre de " booster " un peu la croissance, parce que, d’abord, il y a un flux d’investisseurs qui va arriver dans notre pays. »

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